Extinction éclairage public

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En résumé

 

Démarche tant environnementale qu’économique, l’extinction de l’éclairage public se pratique dans de plus en plus de collectivités. Selon les estimations 2018, elles seraient plus de 12 000 à éteindre leur éclairage en milieu de nuit.

 

L’intervention du SYADEN sur l’éclairage public

Comment solliciter une demande de travaux ?

Dans le cadre de ses missions sur le développement durable et la transition énergétique, le SYADEN accompagne les collectivités sur l’éclairage public.

Aussi, il s’engage dans le conseil à ses collectivités qui souhaitent mettre en place une extinction de leur éclairage public, qu’il est nécessaire d’adapter aux besoins et d’accompagner d’une information envers la population.

Documents à télécharger :

 Plaquette – Guide extinction

Conseil pour la mise en place de l’extinction

Modèle de délibération de principe coupure

Annonce de phase test

Modèle d’arrêté pour la coupure

Le SYADEN adhère à l’ANPCEN – Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes.
Elle organise notamment le concours Villes et Villages étoilés.

Le sujet de l’extinction de l’éclairage public

C’est à la fois une question de service rapporté à un budget ainsi qu’une démarche économique et environnementale.

Non seulement, l’extinction permet de réduire les consommations, mais elle prolonge également la durée de vie du matériel et permet de repousser certaines opérations de maintenance.

En milieu rural, elle est facile à mettre en œuvre par la pose d’horloge astronomiques. En milieu urbain, une analyse plus poussée sera nécessaire.

Elle permet également la préservation de la biodiversité et du cycle naturel des écosystèmes. Elle peut aussi améliorer le cycle de sommeil chez l’homme.

Plusieurs enjeux à l’extinction, à savoir

Financier et environnement

Le coût du fonctionnement de l’éclairage public est constant alors que l’intérêt de son service rendu varie suivant les plages horaires de fonctionnement. Suivant la plage horaire d’extinction, l’économie se situe entre 30-40% du total TTC. C’est proportionnellement autant d’énergie primaire non consommée et donc de gaz à effet de serre non rejetés.

Biodiversité

Certaines études sont en cours sur l’impact de la pollution lumineuse sur les niches écologiques. Il est à noter que 50% des espèces vivent la nuit. Des Parcs Nationaux ont ainsi mis en place des « trame noire », limitant l’usage et la durée de l’éclairage public sur leurs territoires afin de limiter la pollution lumineuse.

Santé humaine

La qualité du noir et la qualité du sommeil sont directement lié. Cependant, bien qu’étant connu, l’impact d’une mauvaise qualité de la nuit par la pollution lumineuse de l’éclairage public sur la santé humaine semble encore sous-estimé.

Retours d’expérience : sécurité, biodiversité & financier

La sécurité

Le sentiment d’insécurité et de danger sont associés à l’obscurité. Plusieurs études ont démontré que l’extinction n’augmentait pas le nombre d’accidents.

Une nouvelle étude Kantar TNS réalisée en 2018 sur une base de 505 personnes cambriolées ont permis d’identifier les moments les plus propices aux cambriolages.

Près de 8 cambriolages sur 10 ont lieu pendant la semaine (21% le week-end, 79% en semaine).

7 cambriolages sur 10 se produisent en journée, principalement l’après-midi :

  • Le matin, entre 6h et 11h : 11% des victimes de cambriolage
  • Le midi, entre 11h et 14h : 17% des victimes.
  • L’après-midi, entre 14h et 18h : 43% des victimes
  • En soirée, entre 18h et 23h : 16% des victimes.
  • La nuit, entre 18h et 23h : 5% des victimes.

Il est à noter qu’en dessous de 30 km/h, l’éclairage n’ajoute pas de visibilité supplémentaire par rapport aux phares des véhicules. Dans une démarche plus générale, les zones 30 ou la limitation à 30km/h semblent se généraliser dans les agglomérations.

La fausse bonne idée

Éteindre une lanterne sur deux diminue fortement l’uniformité d’éclairement, ce qui peut s’avérer dangereux, par la création de zones de contrastes plus prononcées et fatiguer la vue des automobilistes les rendant moins alertes au volant.

La maintenance

Bien que l’extinction de l’éclairage public permette de diminuer ses factures de consommation, cela ne signifie pas pour autant que le réseau est moins énergivore dans ses phases de fonctionnement. Le renouvellement et la maintenance du parc éclairage restent indispensables.

La biodiversité

Les études réalisées au cours des 30 dernières années ont montré que la lumière était le synchroniseur le plus puissant chez l’homme, nettement supérieur à celui des synchroniseurs socioprofessionnels. (Etude INSV-ANPCEN – MEDDE, 2012). L’alternance lumière-obscurité permet à l’organisme de se mettre en phase avec son environnement (Claustrat, 2009). Elle fait partie des « agents donneurs de temps » (aussi appelé Zeitgeber). La présence de lumière artificielle pendant les phases d’obscurité vient modifier le rythme veille-sommeil et est capable de modifier les rythmes biologiques (Billiard et coll., 1996 ; Spiegel et coll., 1999 dans Inserm, ND).

L’hypothèse cancérogène du travail posté pour les humains repose sur la désynchronisation du système circadien, conséquence d’un rythme lumière obscurité inadapté au cours des 24 heures. Le Centre international de Recherche sur le Cancer de l’OMS à Lyon (CIRC) en 2011 a d’ailleurs classé ce facteur au niveau « groupe 2a », le niveau le plus proche de l’évidence dans son échelle d’appréciation. (Etude INSV-ANPCEN – Medde, 2012).

Pourquoi couper votre éclairage public ?

Pour protéger la biodiversité

Un environnement nocturne est essentiel pour toutes les espèces, notamment parce qu’il contribue à leur bon fonctionnement physiologique et à leur rythme biologique. Éclairer la nuit a donc un effet néfaste sur la faune et la flore. Le développement des éclairages publics participe à la destruction et à la perturbation du cycle de reproduction de certaines espèces nocturnes tout en les rendant plus vulnérables face à leurs prédateurs.

Pour garantir une meilleure qualité de nuit et protéger la santé humaine

L’alternance jour-nuit est essentielle aussi pour l’homme. L’être humain est un animal diurne qui a un rythme biologique bien défini : actif le jour et se reposant la nuit. Pour être en bonne santé, ce rythme doit être respecté. Il faut donc prévenir les lumières intrusives la nuit.

Pour réaliser des économies budgétaires et limiter la consommation d’énergies

Éteindre durant 5 heures permet une économie moyenne de près de 40 %. Cela réduit les émissions de gaz à effet de serre et les déchets toxiques et préserve les ressources naturelles tout en diminuant la dépendance aux sources d’énergie importées.

La méthodologie conseillée pour la mise en place de l’extinction

Des mesures de préventions et d’informations adéquates doivent être prises. Ci-dessous une démarche pour guider et accompagner les collectivités qui souhaitent mettre en place l’extinction de leur éclairage.

Téléchargez le guide détaillé.

Analyse technique et financière

  • Analyse des coûts du parc (fonctionnement et investissements) afin de fixer l’enjeu financier et technique.
  • La coupure de nuit nécessite l’installation d’horloges astronomiques au niveau des armoires de commandes d’éclairage. Il est conseillé de procéder à la rénovation de ces armoires dans le même temps que la pose des horloges astronomiques.

Phase d’expérimentation, accoutumance de la population

Jauger le retour sur expérience de la population (ouverture d’un cahier de doléances, réunions publiques) :

  • Information et communication préalable auprès des habitants de la volonté de mener une expérimentation sur une coupure de l’éclairage public (affichage officiel, bulletins d’informations, réunion publique, presse locale…).
  • Sécurisation de la voirie : définition de zones 30km/h, ralentisseurs, dispositifs rétro-réfléchissants, mise en place de barrières de sécurité…
  • Délibération sur le principe de la coupure de l’éclairage public sur une partie de la nuit. Elle précise que si l’expérimentation n’est pas concluante, elle ne sera pas poursuivie.
  • Arrêté provisoire précis : heures de coupures, périodes de date à date si mise en place d’un programme été/hiver, périmètre concerné.
  • Information auprès des services publics : envoi de la délibération et de l’arrêté à la Préfecture, au SDIS, la gendarmerie, l’EPCI, le SYADEN, communes limitrophes…

Pérennisation de la coupure

En fonction des retours, la collectivité peut choisir de prendre l’arrêté pérennisant l’extinction, précisant à nouveau le mode de fonctionnement.

  • La collectivité informe les administrés (affichage officiel, tractage par boîtes aux lettres, bulletin d’informations, communales, presse locale…) et les services publics.
  • Elle pose des panneaux d’information en entrée et sortie d’agglomération.

Labellisation

La collectivité peut valoriser sa démarche, en particulier auprès de l’ANPCEN qui délivre le label “Villes et Villages étoilés”.